Abstract: Les alkylphenols (AP) et les phtalates (ou esters d'acide phtalique - PAE) sont classes comme perturbateurs endocriniens. En effet, malgre un nombre relativement faible d'etudes, certaines informations laissent supposer que les phtalates pourraient avoir un effet negatif sur la reproduction chez l'homme (Bocken, 2001). Recemment, Berge et al.(2014) ont etudie les concentrations des alkylphenols et des phtalates dans les eaux usees a l'echelle de l'agglomeration parisienne : un bassin fortement urbanise, mais faiblement industrialise. Ce type de bassin, avec 8,5 millions d'habitants et moins de 2 % des eaux usees provenant des industries, pourrait etre utilise pour modeliser le devenir de ces deux familles de composes dans les grandes villes situees dans les pays industrialises. Il a ete demontre qu'en termes de flux, les alkylphenols et les phtalates proviennent essentiellement des eaux usees domestiques et non des rejets industriels. En effet, plus de 95 % de la charge de ces polluants est issue des eaux usees domestiques (Berge et al., 2014). Ce resultat est en accord avec celui d'Eriksson et al.(2003).Cependant, la contribution des differents types d'eaux composant les rejets domestiques a la pollution par les alkylphenols et phtalates n'est pas encore connue. Ces travaux de these ont donc permis de combler ce manque sur les concentrations de quatre phtalates (DEP, DnBP, BBP et DEHP) et de deux types d'alkylphenols (isomeres du nonylphenol et octylphenol), parmi les congeneres les plus couramment etudies, dans les eaux grises et les eaux vannes. 165 echantillons d'eaux grises, repartie en six categories (lave-linge, lave-vaisselle, vaisselle manuelle, nettoyage des sols, lavabo et douche) ainsi que 3 echantillons d'eaux vannes (toilettes) ont ete collecte directement chez des particuliers. Pour ce faire, un protocole de prelevement specifique a chaque types d'eaux a ete mis en place puis un appel a volontariat a ete lance dans la region francilienne. Pas moins de 79 foyers (76 pour les eaux grises et 3 pour les eaux vannes) ont participes a ses travaux permettant d'apporter une base de donnees solide sur les eaux grises franciliennes. De fortes disparites sont apparus entre les differentes types d'eaux grises. En effet, il en ressort tres clairement que les eaux usees des douches et des lave-linges representent a elles seules plus de 80 % flux en alkylphenols et en phtalates rejetees dans les eaux usees domestiques. Au vu de ces resultats, il a ete decide de recherche la pollution des alkylphenols et des phtalates encore plus en amont et de repondre a la question : d'ou proviennent les AP et les PAE dans ces deux eaux grises. Pour ce faire, une decomposition des sources potentielles et une analyse separee de chacune d'entre elles a permis de montrer des profils differents. En effet, d'apres ces travaux les alkyphenols et le DnBP proviendrait en majorite des produits utilises dans les douches et les lave-linge alors que les PAE (exception faite du DnBP) proviennent des vetements ou de ce qui s'est depose dessus. Durant ces travaux, les AP et les PAE ont aussi ete suivis au cours du transport des eaux usees dans le reseau d'assainissement puis au cours des traitements de station d'epuration. Au sein du reseau d'assainissement, peu ou pas d'evolution des concentrations en AP et PAE malgre une contamination des boues de reseaux retrouvees dans les chambres a sables pouvant atteindre des teneurs de 35 µg/g ms de DEHP. Il est tout de fois notable une evolution des flux en AP et PAE transitant dans les emissaires de la stations de Seine Aval, traitant l'equivalent de 5 millions d'equivalent habitant par jour. En effet, les flux observees durant ces travaux de these sont pour les AP de 3 a 6 fois plus faibles que ceux observes par Berge (2012) en 2011 et de 2 a 4 fois plus faibles pour les PAE. Une exception est cependant notable puisque les valeurs en DnBP ont augmente d'un facteur 10 entre 2011 et 2014