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Nombre maximal d’hyperplans instables pour un bré
de Steiner
Jean Vallès
To cite this version:
Jean Vallès. Nombre maximal d’hyperplans instables pour un bré de Steiner. Mathematische
Zeitschrift, Springer, 2000. �hal-01991069�
Nombre maximal d’hyperplans instables
pour un fibr´e de Steiner
Jean Vall`es
Algebraic Geometry
R
´
ESUM
´
E — Soit S
n,k
la famille des fibr´es de Steiner S sur P
n
d´efinis par une suite exacte (k > 0)
0 → kO
P
n
(−1) −→ (n + k)O
P
n
−→ S → 0
Nous montrons le r´esultat suivant : Soient S ∈ S
n,k
et H
1
, · · · , H
n+k+2
des hyperplans distincts
tels que h
0
(S
∨
H
i
) 6= 0. Alors il existe une courbe rationnelle normale C
n
⊂ P
∨
n
telle que H
i
∈ C
n
pour i = 1, ..., n + k + 2 et S ' E
n+k−1
(C
n
), o`u E
n+k−1
(C
n
) est le fibr´e de Schwarzenberger sur
P
n
appartenant `a S
n,k
associ´e `a la courbe C
n
⊂ P
∨
n
.
On en d´eduit qu’un fibr´e de Steiner S ∈ S
n,k
, s’il n’est pas un fibr´e de Schwarzenberger, poss`ede
au plus (n + k + 1) hyperplans instables; ceci prouve dans tous les cas un r´esultat de Dolgachev et
Kapranov ([DK], thm. 7.2) concernant les fibr´es logarithmiques.
ABSTRACT — Let S
n,k
denote the family of Steiner’s bundle S on P
n
defined by the exact
sequence (k > 0)
0 → kO
P
n
(−1) −→ (n + k)O
P
n
−→ S → 0
We show the following result : Let S ∈ S
n,k
and H
1
, · · · , H
n+k+2
distincts hyperplanes such
that h
0
(S
∨
H
i
) 6= 0. Then it exists a rational normal curve C
n
⊂ P
∨
n
such that H
i
∈ C
n
for
i = 1, ..., n + k + 2 and S ' E
n+k−1
(C
n
), where E
n+k−1
(C
n
) is the Schwarzenberger’s bundle on
P
n
which belongs to S
n,k
associated to C
n
⊂ P
∨
n
It implies that a Steiner’s bundle S ∈ S
n,k
, if it isn’t a Schwarzenberger’s bundle, possesses no
more than (n + k + 1) unstable hyperplanes; this proves in any case a result of Dolgachev and
Kapranov ([DK], thm 7.2) about logarithmic bundles.
1 Introduction
Soient H = {H
1
, · · · , H
n+k+1
} un arrangement de (n + k + 1)-hyperplans de P
n
= P
n
(C)
(on dira aussi par abus de langage qu’un hyperplan H de P
n
est un point de P
∨
n
) en
position lin´eaire g´en´erale et E(H) = Ω
P
n
(log
S
H
i
) le fibr´e logarithmique associ´e `a H (i.e.
le fibr´e vectoriel des 1-formes diff´erentielles sur P
n
`a pˆoles logarithmiques sur le diviseur
S
H
i
, voir [De]). Dans [DK] les auteurs montrent que E(H) ∈ S
n,k
(th´eor`eme 3.5) o`u S
n,k
est la famille des fibr´es de Steiner S d´efinis par une suite exacte
0 → kO
P
n
(−1) −→ (n + k)O
P
n
−→ S → 0
Dolgachev et Kapranov conjecturent que pour k > 0 l’association H → E(H) est bijective
sauf si H ∈ C
n
o`u C
n
∈ P
∨
n
est une courbe rationnelle normale; dans ce cas le fibr´e loga-
rithmique est le fibr´e de Schwarzenberger E
n+k−1
(C
n
) ([Sch1]) associ´e `a C
n
. Ils montrent
1
ce r´esultat pour k ≥ n + 2, en ´etudiant les droites de saut de E(H) (th´eor`eme 7.2, dit de
Torelli).
Dans cet article nous prouvons ce r´esultat pour tout k > 0 (corollaire 3.1). Notre preuve
repose sur l’´etude des restrictions de E(H), non pas aux droites, mais aux hyperplans de
P
n
. En effet il r´esulte de [DK] prop.2.3 que h
0
(E(H)
∨
H
i
) 6= 0 pour i = 1, · · · , n + k + 1.
Plus g´en´eralemment on d´efinit dans P
∨
n
l’ensemble W (S) des hyperplans instables d’un
fibr´e de Steiner S ∈ S
n,k
de la mani`ere suivante
H ∈ W (S) ⇔ h
0
(S
∨
H
) 6= 0
Le r´esultat de Dolgachev et Kapranov est une cons´equence directe du th´eor`eme suivant
qui affirme qu’un fibr´e de Steiner S ∈ S
n,k
, s’il n’est pas un fibr´e de Schwarzenberger,
poss`ede au plus (n + k + 1) hyperplans instables.
Th´eor`eme 3.1.Soient S ∈ S
n,k
et H
1
, · · · , H
n+k+2
des hyperplans distincts tels que
h
0
(S
∨
H
i
) 6= 0. Alors il existe une courbe rationnelle normale C
n
⊂ P
∨
n
telle que H
i
∈ C
n
pour i = 1, ..., n + k + 2 et S ' E
n+k−1
(C
n
).
On v´erifie par ailleurs que W (E
n+k−1
(C
n
)) = C
n
(proposition 2.2).
Dans la premi`ere partie on montre (proposition 2.1) que si S ∈ S
n,k
avec k > 1 et
H
1
∈ W (S) alors l’homomorphisme S → O
H
1
induit par une section non nulle de S
∨
H
1
est
surjectif et son noyau T
1
v´erifie T
1
∈ S
n,k−1
et W (S) ⊂ W (T
1
) ∪ H.
Apr`es k − 2 r´eductions on se ram`ene ainsi `a un fibr´e de Steiner T
k−2
∈ S
n,2
. Comme
tout fibr´e de Steiner de S
n,2
est un fibr´e de Schwarzenberger associ´e `a une courbe ra-
tionnelle normale C
n
⊂ P
∨
n
([DK], prop 6.8) on en d´eduit que T
k−2
' E
n+1
(C
n
) et que les
hyperplans instables de S sont des points de C
n
.
On conclut en utilisant la proposition 2.3 ´etablie dans la deuxi`eme partie qui affirme qu’un
fibr´e de Steiner S ∈ S
n,k
qui poss`ede n + k + 1 hyperplans instables osculateurs d’une
mˆeme courbe rationnelle normale est un fibr´e de Schwarzenberger (ce r´esultat g´en´eralise
le th´eor`eme 6.4 de [DK] concernant les fibr´es logarithmiques).
Dans la suite de ce texte nous ´ecrirons c.r.n. pour courbe rationnelle normale.
Ce probl`eme d’existence d’un nombre maximal d’hyperplans instables pour un fibr´e de Steiner m’a
´et´e pos´e par V.Ancona et G.Ottaviani. Je tiens `a les remercier tr`es chaleureusement pour cela
ainsi que pour les nombreuses discussions que nous avons eues sur ce th`eme.
Ce travail a ´et´e r´ealis´e dans le cadre d’un contrat de recherche europ´een (programme capital humain
et mobilit´e) entre La Scuola Normale Superiore di Pisa et L’Universit´e P.et M. Curie Paris VI.
2 Les fibr´es de Steiner
D´efinition 2.1. Un fibr´e vectoriel S de rang n sur P
n
est appel´e fibr´e de Steiner s’il
existe une suite exacte (k > 0)
0 → kO
P
n
(−1) −→ (n + k)O
P
n
−→ S → 0
Notation: On note S
n,k
la famille des fibr´es de Steiner d´efinis comme ci-dessus.
Remarque. Pour k > 0 on a h
0
(S
∨
) = 0. Pour k = 1, le fibr´e S est isomorphe `a Ω
∨
P
n
(−1).
2
Rappelons qu’un fibr´e vectoriel E est stable si pour tout sous-faisceau coh´erent sans torsion
F ⊂ E on a
deg(F )
rg(F )
<
deg(E)
rg(E)
et que les fibr´es de Steiner S ainsi d´efinis sont stables ([BS], th´eor`eme 2.7).
On dira qu’un hyperplan est instable pour le fibr´e S s’il appartient `a l’ensemble suivant
W (S) = {H ∈ P
∨
n
/h
0
(S
∨
H
) 6= 0}
Proposition 2.1. Soient S ∈ S
n,k
et H ∈ W (S). Les propri´et´es suivantes sont v´erifi´ees.
1) S
H
= O
H
⊕ T o`u T est un fibr´e de Steiner sur H (ou T = 0 si n = 1).
2) L’homorphisme S → O
H
(induit par une section non nulle de S
∨
H
) est surjectif et, pour
k > 1, son noyau, not´e S
0
, v´erifie S
0
∈ S
n,k−1
et W(S) ⊂ W (S
0
) ∪ {H}.
Remarque. Il r´esulte de 1) que h
0
(S
∨
H
) = h
0
(O
H
) = 1 et que cette section est partout
non nulle.
Preuve proposition 2.1. 1) Une section non nulle de t ∈ H
0
(S
∨
H
) induit un homomor-
phisme non nul t
∨
: S
H
−→ O
H
; notons T son noyau. L’homorphisme compos´e
H
0
(S) ⊗ O
H
→ S
H
t
∨
→ O
H
est non nul donc il est surjectif. Ceci prouve que t
∨
est surjectif et que l’application
H
0
(S
H
) → H
0
(O
H
) est surjective. On en d´eduit que T est un fibr´e vectoriel de rang n − 1
sur H et que S
H
= O
H
⊕ T .
Le lemme du serpent appliqu´e au diagramme commutatif suivant prouve que T est un
fibr´e de Steiner sur H.
0 −−−−→ kO
H
(−1) −−−−→ (n + k)O
H
−−−−→ S
H
−−−−→ 0
y
y
O
H
O
H
y
y
0 0
2) Il r´esulte de 1) que l’homorphisme compos´e S → S
H
→ O
H
induit par la section
t ∈ H
0
(S
∨
H
) est surjectif. Son noyau (not´e S
0
) est un fibr´e de rang n sur P
n
. Le lemme du
3
serpent appliqu´e au diagramme commutatif suivant prouve que S
0
est un fibr´e de Steiner
0
y
S
0
y
0 −−−−→ kO
P
n
(−1) −−−−→ (n + k)O
P
n
−−−−→ S −−−−→ 0
y
y
y
0 −−−−→ O
P
n
(−1) −−−−→ O
P
n
−−−−→ O
H
−−−−→ 0
y
y
y
0 0 0
La suite exacte (duale de la derni`ere colonne du diagramme ci-dessus)
0 −−−−→ S
∨
−−−−→ S
0
∨
−−−−→ O
H
(1) −−−−→ 0
montre que W (S) ⊂ W (S
0
) ∪ {H}.
2.1 Les fibr´es de Schwarzenberger
Soient F la vari´et´e d’incidence point-hyperplan de P
n
, p et q les morphismes de projections
sur P
n
et P
∨
n
.
Consid´erons le diagramme d’incidence suivant (o`u ¯p et ¯q sont les morphismes de projections
p et q restreints `a X = q
−1
(C
n
) )
X
¯q
−−−−→ C
n
¯p
y
P
n
On note O
C
n
(
m
n
) le fibr´e en droite sur C
n
de degr´e m correspondant `a O
P
1
(m) via
l’isomorphisme P
1
' C
n
.
D´efinition 2.2. Soit m un entier relatif, on appelle fibr´e de Schwarzenberger associ´e `a
C
n
le fibr´e vectoriel de rang n suivant
E
m
(C
n
) = ¯p
∗
¯q
∗
O
C
n
(
m
n
)
Cette d´efinition est donn´ee par Schwarzenberger ([Sch1], th´eor`eme 4). Pour m ≥ n les
fibr´es E
m
(C
n
) sont des fibr´es de Steiner ([DK], prop. 6.3 ou [Sch1], prop.2).
Pour n = 2 le r´esultat qui suit est d´emontr´e par Schwarzenberger ([Sch1], prop.8). Cepen-
dant comme sa preuve ne semble pas se g´en´eraliser facilement aux cas n > 2, nous en
donnons bri`evement une d´emonstration.
4