https://www.erudit.org/fr/revues/dss/2016-v15-n2-dss02897/1038629ar.pdf

Le déni en alcoologie, à travers ce qu’il n’est pas

Vieillesse et mesusage d’alcool concentrent des stereotypes negatifs, pouvant generer parmi les soignants un cumul de representations defavorables a propos de sujets âges avec trouble d’usage d’alcool, et induire leur negligence par contre-attitudes negativesObjectifs : Approcher les attitudes soignantes par le biais de la forme des discours recueillis a propos d’aines mesusant d’alcoolMethodes : Une etude par entretiens individuels a concerne 45 soignants hospitaliers (69 % de femmes), parmi 582 infirmiers et 116 medecins de huit etablissements de sante (hopitaux ou etablissements d’hebergement pour personnes âgees dependantes) avec analyse textuelle non informatisee puis analyse automatisee du contenu des discours, par le logiciel Alceste®Resultats : Si l’humour emerge specifiquement de l’analyse textuelle non informatisee des que les propos concernent les consommations d’alcool, une alteration du choix des mots est rapidement apparue lors de l’analyse automatisee par Alceste®, avec recours a des termes familiers ou triviaux, jamais retrouves dans aucune autre thematique des discoursDiscussion : Ces constats ouvrent vers diverses hypotheses sous-tendant ces alterations du langage soignant entre : possible recherche de proximite, jeu sur la similitude-dissemblance, specificite associee aux particularites issues de pathologies dites auto-infligees, forme de provocation masochiste, degout inspire par ces patients, avant d’enfin envisager certains aspects, positifs en osant parler du plaisir a boire de l’alcoolConclusion : Au-dela de l’apparence des discours, la prise en compte des elements internes a la pensee des soignants permet d’aborder le comportement de ces professionnels Cette approche vise a promouvoir un regard psychodynamique sur les personnes âgees mesusant d’alcool au travers des attitudes soignantes

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Variation des choix du vocabulaire soignant à propos d’aînés mésusant d’alcool

La communication avec un patient alcoolisé ou en sevrage alcoolique

L’humour dans la relation de soin. Quelles spécificités en gérontologie ?

Les hopitaux et leurs services des urgences sont regulierement confrontes a l'accueil d'intoxications ethyliques aigues (IEA), et a leurs traductions cliniques sous forme d'ivresses alcooliques. Dans un centre hospitalier non universitaire de moyenne importance, une procedure de rencontre systematique au lendemain de l'ivresse est en place depuis quinze annees. Une etude a considere les episodes survenus dans les dix dernieres annees (de janvier 2000 a decembre 2009). Les IEA les plus repetees (dix fois ou plus en dix ans) et les plus importantes (dosages d'alcoolemie au-dela de 5 g/l) ont ete observees. Les patients concernes sont des hommes pour les deux tiers, d'âge moyen, avec une part importante de comorbidites psychiatriques, et une mortalite a distance elevee. Ces resultats renforcent le niveau des besoins en soins de cette population particuliere alors qu'elle genere a l'oppose plutot defaitisme ou rejet.

Intoxications éthyliques aiguës massives ou répétées à l'hôpital de Mâcon

Les intoxications ethyliques aigues (IEA) representent 2 a 4 % des admissions a l'hopital et 5 a 10 % des consultations en service d'urgence. L'hopital est souvent sollicite pour ce motif et doit developper une reponse de soin adaptee. A l'hopital general de Mâcon (477 lits medico-chirurgicaux), 973 dosages d'alcoolemie ont ete realises en un an, entre le 1 er janvier et le 31 decembre 2006. Ils sont effectues a plus de 99 % en service d'urgence. La mediane d'alcoolemie est a 2,07 g/l, avec des valeurs variant significativement selon les tranches d'âge. 85 % des episodes ont conduit a une hospitalisation. Une procedure de rencontre systematique de ces malades a ete mise en place depuis 1997. Elle permet d'aborder un peu plus d'un malade sur deux, dans le cadre d'un entretien addictologique. Un mesusage d'alcool est objective chez 92 % des sujets, et 69 % presentent des dommages identifies comme dus a l'alcool. La rencontre clinique des IEA participe a la medicalisation de l'ivresse hospitalisee, dans le sens d'une prise en compte clinique de la souffrance alcoolique tres frequemment associee. Aller au-devant de demandes d'aide explicites, rares chez ces patients, permet de proposer une approche empathique et de developper des soins adaptes.

Intoxications éthyliques aigues hospitalisées : Analyse d'une procédure de rencontre systématique

Accompagner des sujets âges en difficulte avec l'alcool est complexe pour les soignants, et plus particulierement les infirmiers. Dans l'abord de ces malades, les croyances et les attitudes sont determinantes de la future relation de soin et du travail institutionnel en equipe. Methodes: une etude transversale a interroge 555 infirmiers hospitaliers sur leurs ressentis, attitudes et propositions de soin aux sujets de plus de 65 ans qu'ils rencontrent et chez qui un mesusage d'alcool est suspecte. Resultats: le taux de reponse a ete de 54 % (301 questionnaires exploitables). Les ressentis font reference a la disponibilite ou a l'ecoute (81 %), mais aussi au malaise, la fuite ou l'impuissance (45 %). Aide ou competence ne sont citees que par 16 % des sujets, et 8 % evoquent des contre-attitudes. Les consequences cliniques du reperage sont moins favorables: echange avec le malade pour 78 % des agents (avec l'entourage: 61 % ; en equipe: 89 %) ; transcription dans le dossier de soin pour seulement 71 % d'entre eux ; 49 % sollicitent un avis medical dans le service (avis specialise en addictologie: 24 %). Ces donnees varient selon le mode d'usage d'alcool des infirmiers (attitudes moins favorables des non-consommateurs) ou leurs experiences dans l'accompagnement d'un proche malade de l'alcool, ce qui semble faciliter ces soins. Discussion: les infirmiers interroges ne reconnaissent que tres peu de contre-attitudes envers des malades de l'alcool âges. Cependant, la discordance avec la faiblesse des reponses dans les soins amene a relativiser ce constat positif. Ces resultats sont compares a ceux de la litterature, et differentes hypotheses sont passees en revue pour tenter d'expliquer ceci. Perspectives: l'offre de temps de discussion et d'elaboration lors de groupes de soignants peut faciliter leur travail et permettre de progresser dans les soins afin d'ameliorer la qualite de vie des malades âges rencontres. Pour evaluer les attitudes, une enquete par interview apparait preferable au seul recours a des questionnaires ecrits.

Attitudes et croyances infirmières: envers le mésusage d'alcool du sujet âgé: étude exploratoire auprès de 301 infirmiers hospitaliers

In France, the development of care for persons suffering from substance use disorders has a hospital side, whose liaison activity is one of the legs. Developed on the model of liaison psychiatry, alcohol liaison medicine is one of the first terms of the development of addiction medicine at the hospital. If many organizational references can be found to develop a liaison and care team in addiction medicine (ELSA), clinical markers are scarce to help caregivers to develop an atypical care relationship, according to the conditions of brevity or uniqueness of the meeting, and the need to establish a link and quickly undo it and pass on to other professionals. We suggest to approach in ten points the essential structural elements for a clinical activity in alcohol liaison medicine, considering successively the requirements for: talking about alcohol with someone who asks for nothing, daring to speak about alcohol and other substances, responding to emergencies, coping with pressures and constraints of care, working with repetition and failure, screening and taking in account the addictive disorders, avoiding the trap of causality, intervening in a limited time, waiving to measure the effects of his/her interventions, and finally working with all the care providers.

L'alcoologie de liaison. Proposition de repères cliniques

La conduite du sevrage alcoolique est assez bien connue dans sa premiere semaine, mais les evolutions a moyen ou long terme apres arret de consommation d’alcool meritent attention pour etre soutenues de maniere la plus opportune, par differents professionnels de sante.Ce texte passe en revue les differents signes somatiques ou psychiques, apparaissant ou se modifiant dans les semaines et les mois apres le sevrage alcoolique. Cette connaissance peut aider a optimiser les modalites d’accompagnement apres sevrage alcoolique, soutenant la place du medecin traitant entre les structures specialisees en addictologie et les associations d’entraides.

Delphine Lefranc

Papers

Intoxications éthyliques aigues hospitalisées : Analyse d'une procédure de rencontre systématique

Attitudes et croyances infirmières: envers le mésusage d'alcool du sujet âgé: étude exploratoire auprès de 301 infirmiers hospitaliers

Variation des choix du vocabulaire soignant à propos d’aînés mésusant d’alcool

L'alcoologie de liaison. Proposition de repères cliniques

Les lendemains du sevrage alcoolique