Cette chronique d&#233;crit la lutte des travailleurs de l&#8217;usine GKN de Florence contre sa fermeture et sa d&#233;localisation. Apr&#232;s avoir rendu compte des principales &#233;tapes du conflit, l&#8217;article se penche sur trois aspects fondamentaux&#160;: l&#8217;organisation syndicale interne &#224; l&#8217;usine et sa capacit&#233; &#224; renforcer les ressources militantes autonomes des travailleurs, l&#8217;habilet&#233; de ces derniers &#224; mobiliser le tissu social environnant et &#224; nouer des alliances avec d&#8217;autres mouvements sociaux et, enfin, la contribution apport&#233;e par le monde de l&#8217;universit&#233; et de la recherche dans l&#8217;&#233;laboration d&#8217;un plan de reconversion du site. 

La lutte des ouvriers de GKN à Florence, entre auto-organisation ouvrière et mobilisation sociale

Cet article porte sur l’engagement syndical et le travail militant des femmes deleguees syndicales dans une usine italienne caracterisee par un environnement de travail mixte. Il decrit la facon dont s’est deroulee, a partir de la fin des annees 1970, la feminisation de la main-d’œuvre de l’usine et l’entree des femmes dans le militantisme syndical. Il montre comment certaines de ces militantes sont devenues deleguees du personnel au tournant des annees 1990 grâce aux politiques volontaristes des syndicats et a l’auto-organisation au sein d’une « coordination femmes » de l’usine. Il presente ensuite une analyse de la maniere dont, au cours de la decennie suivante, la division sexuee du travail syndical, assignant prioritairement aux femmes les tâches associees auxservices syndicaux, a faconne leur maniere d’endosser le role de deleguee en l’associant a une posture de caring. Il montre, enfin, comment la collaboration entre des militantes qui endossent differents « styles de feminite » a pu conduire a une requalification partielle du travail syndical des femmes.

Un métier syndical au féminin ? Rôles et pratiques des déléguées ouvrières dans une usine mixte

Depuis 1968 les actions revendicatives et les greves se sont multipliees dans les entreprises italiennes. Si ces conflits ont pu modifier le systeme des relations professionnelles, notamment par une decentralisation de la negociation, ils ont aussi transforme profondement les formes de representation ouvriere. Ce que l'on a parfois appele le mouvement des delegues traduit une prise de conscience collective de la base et une volonte de participation directe aux luttes du mouvement ouvrier. Les auteurs, s' appuyant sur les resultats d'une enquete, retracent les origines de ce mouvement, decrivent ce que sont ces nouveaux delegues, et s'interrogent sur leurs rapports avec les organisations syndicales confrontees au dilemme de l'integration au systeme ou de la visee revolutionnaire.

Pietro Merli Brandini

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Les délégués ouvriers : nouvelles formes de représentation ouvrière