Connaissance Vigne
Vin,
1988,22,
N°
4, 275-294.
INFLUENCE
DU
BOIS SUR CERTAINES SUBSTANCES
ODORANTES DES VINS
J.N. BOIDRON,
P.
CHATONNET* et Monique
PONS
Institut d'Oenologie de Bordeaux, Université de
Bordeaux"
351, cours de
la
Libération,
33405
Talence Cedex (France)
INTRODUCTION
Après
la
terre cuite,
le
bois fut longtemps
le
seul matériau utilisé pour la conserva-
tion du vin.
On le voulait alors aussi neutre que possible et les barriques étaient seule-
ment considérées comme récipient.
Cependant
le
bois n'est pas un matériau inerte. Les modifications physico-
chimiques engendrées lors du passage du vin en barrique, ainsi que leurs conséquen-
ces organoleptiques, sont très importantes. Une
meilleure connaissance de ces modifi-
cations doit permettre
à la fois, de maîtriser et d'améliorer encore la qualité des vins.
Un des changements
les
plus importants est la modification des caractéristiques
aromatiques.
Si
de
nombreux travaux existent sur ce sujet dans le cas des eaux-de-vie
(NISHIMURA et MASUDA, 1971; DUBOIS et BRULE, 1972; OTSUKA et al., 1974;
DUBOIS et RIGAUD, 1975; REAZIN, 1981; PUECH, 1981; NISHIMURA et
al.,
1983;
PUECH et
al.,
1984), les publications appliquées aux vins sont plus rares et l'origine
des substances présentes n'est pas systématiquement établie (DUBOIS et
al.,
1971;
SCHREIER et DRAWERT, 1977; DUBOIS et DEKYMPE, 1982; MARSAL et SARRE,
1987).
Ce premier travail s'intéresse particulièrement à la fraction phénolique des compo-
sés
volatils extractibles des bois et des vins.
MATÉRIELS ET MÉTHODES
1.
- ORIGINES DES VINS
Un vin rouge, issu de l'assemblage des cépages Meriot et Cabernet Sauvignon,
ayant achevé sa fermentation
malolactique depuis trois mois, est élevé
en
cuve d'acier
inoxydable (témoin) ou en fût de chêne (brûlage moyen) durant une période de 6 mois.
Un troisième
lot est conservé en barriques usagées
(4
vins). On prélève et on analyse
ces vins à l'occasion de leur soutirage.
* Stagiaire de recherche SEGUIN-MOREAU, détaché à l'Institut d'Oenologie de Bordeaux.
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